Le tombeau des lucioles

Un film touchant

 

Le tombeau des lucioles est un film animé produit par Toru Hara, il est tiré du livre La tombe des lucioles de Akiyuki Nosaka. Ce film est sorti en 1988 au Japon, l’année de ma naissance d’ailleurs, mais je l’ai regardé que 22 années plus tard. C’est un film tiré d’une œuvre semi-autobiographique, c’est à dire qu’une part de fiction s’immisce dans la réalité. C’est ce qui rend l’adaptation plus difficile, ainsi le film ne démarre pas de la même manière que le livre et finit différemment. Pourtant, sans même avoir lu le livre, mais en lisant des renseignements par rapport à celui-ci, cela me pousse à croire que les réalisateurs ont comprit une partie de l’ambiance que l’auteur voulait retranscrire.

Le Tombeau des lucioles se déroule durant la seconde guerre mondiale, mais du point de vu des civils japonais. En particulier de deux frères et sœurs nommés Seika et Setsuko âgés de 14 et 4 ans. Durant la guerre, on vit dans un Japon qui résiste à l’envahisseur américain. Malheureusement la petite ville de campagne Kobe ne peut résister aux bombardiers américains. Les divers bombes incendiaires la réduisent en tas de cendre en à peine quelque minutes. Le spectacle enflammé cache un court instant la souffrance que les habitants vont endurer. En très peu de temps, les habitants ont tout perdu, leur foyer, leur nourriture, leur récolte, leur maison… Tout est brulé et la pire situation reste celle des enfants perdant leurs parents. C’est le cas de Seika et de sa petite sœur Setsuko qui vont devoir se débrouiller tant  bien que mal pour survivre dans une société où l’individualisme règne en maitre.

En quête de réconfort

En repartant dans sa ville d’Origine Kobe, Seika retrouve sa mère agonisant dans la souffrance, sans tarder il l’accompagnera à un hôpital éloigné de la ville dévasté. Malheureusement pour lui, sa mère succombera à ses blessures. De retour à Kobe, Seika saisira les vivres et les affaires cachés près de sa maison… Envahit par la tristesse qu’il n’exprimera pas d’ailleurs avant un certains moment, Seika retrouve sa petite sœur Setsuko. Les deux êtres liés par le sang vont vivre temporairement chez leur tante, d’ailleurs en voyant les vivre que rapporte Seika, elle en sera très heureuse. Les nouveaux vêtements, le riz et les fruits coulent à flot chez la tante de Seika, pendant un moment du moins, même si la guerre continue l’ensemble de la famille trouve un agréable moment de paix. Plus tard, Seika offrira une boite de bonbons japonais aux fruits pour couvrir sa sœur du besoin et surtout du malheur. Cette boite de bonbon représente en réalité la vivacité de Setsuko, plus elle la boite se videra et plus sa vie sera en péril… De plus, sachant que Setsuko ignore tout de la mort de sa mère, elle harcèle souvent Seika de la question suivante : « C’est quand qu’on revoit maman ? », Seika répond souvent : « Bientôt. ». Le mot bientôt comme vous le savez, cache en réalité un mensonge qui provoquera encore plus la détresse de ce pauvre Seika.

Retour à une dure réalité

Alors que tout semble aller pour le mieux chez la nouvelle famille de Seika, la nourriture se met à manquer. Les cousins de Seika se trouvent de plus en plus contraint à travailler pour nourrir le reste de la famille. Tandis que Seika et Setsuko préfèrent profiter du peu de tranquillité qui leur reste. Malheureusement, leur tante interrompt ses instants en leur ordonnant de travailler pour la « patrie ». Cependant quelle « patrie » reste-t-il ? Lorsque les réapprovisionnements ne sont plus assurés, que la guerre semble perdue, que les héros de la guerre se suicident dans l’espoir de gagner une bataille tragiquement tournée à l’avantage des occidentaux… La patrie semble être un autre monde dans la tête de ce pauvre Seika, qui subit de plus en plus les brimades de sa tante tout en attendant désespérément le retour de son père au front… Pour commencer, Seika et Setsuko décideront de vivre dans une chambre séparée de leur tante, car cette dernière en engueulant son neveu, en profite également pour saisir le peu de ration que Seika a pu ramener. Les relations entre les membres des deux familles évoluent progressivement vers le conflit. Les deux protagonistes seront dans l’obligation de fuir le domicile pour s’abriter dans une cabane près d’un ruisseau.

Tout pour survivre

Seika vit désormais principalement pour sa sœur qui voit la quantité de sa boite de bonbon diminuer au fur et à mesure. Setsuko représente les derniers espoirs de Seika, car même si elle a appris la mort de sa mère après coup, elle n’en perd pas moins son innocence. Tandis que Seika n’hésitera pas à voler les agriculteurs, à profiter des divers bombardements pour piller les maisons. Setsuko gardera en revanche toujours sa pureté, en disant divers remarques : « On a le droit de manger ça ? », « C’est bien de faire ça ? » etc… Setsuko ressent malgré tout la détresse de son frère qui veut tout faire pour la protéger et permettre sa survie. Cependant, contrairement à lui, elle ne veut pas faire de mal aux autres et souhaite vivre malgré la souffrance omniprésente. Le japon est tellement dans un état de souffrance que même en se promenant sur les petites plages autour de Kobe, des cadavres jonchent sur le sable. De plus, une famine s’impose contraint tout le monde. C’est à partir de ce moment que la petite Setsuko montrera les signes d’une anémie due au manque cruel de nourriture… Le médecin conseillera à Seika de mieux la nourrir, mais sans aide ni argent, la destinée de Setsuko est toute tracée…

La beauté des lucioles

En apprenant la maladie de sa sœur, Seika décide de chercher les dernières économies dans une banque en ville. La boite de bonbon de Setsuko est vide et les beaux boutons de sa défunte mère les remplacent. Seika en allant en ville apprend que la guerre est terminée. D’ailleurs la ville et la campagne sont des mondes totalement différents, puisque visiblement Seika n’était vraiment mais pas du tout au courant de la nouvelle. Les regards des citadins sont plein de surprises lorsqu’ils voient Seika posés des questions qui semblent pourtant évidentes… D’ailleurs le personnage principal ne tardera pas à apprendre la disparition de son père qui semble réellement définitive. Seika a tout perdu, ses parents, sa maison, son héritage et dans peu de temps sa sœur qui en plus de sa maladie souffre d’une faim terrible. En revenant dans leur cabane, Seika plein de vivres, verra sa sœur sucer les boutons de sa mère… Il tentera désespérément de nourrir sa sœur, mais elle mourra en contemplant pour la dernière fois le spectacle des lucioles qui s’envolent dans le ciel. Après le décès de Setsuko, son frère l’incinère au tombeau des lucioles. Cependant il conservera la boite de bonbons qui restera le compte à rebours et le seul souvenir de Setsuko. Peu de temps après, Seika partira dans l’autre monde plein de tristesse pour le dernier espoir qui lui restait.

Une fin tragique et réaliste

Dans un monde gouverné par la guerre, on apprend que peu importe le camp dans lequel on se trouve, la souffrance est présente aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Ce film réussit à rassembler toute personne qui a vécu la guerre et à toucher ceux qui ne l’ont jamais vécu. Cette histoire n’est surement pas spécifique à Seika et Setsuko, car la guerre qui fait des ravages touche quasiment tout le monde et sans pitié. La misère laisse place au banditisme et à toutes sortes de comportement pour survivre. Néanmoins ,certaines personnes conservent leurs idéaux et risquent toujours leur vie pour apaiser celle des autres. Un beau film animé qui n’en reste pas moins très réaliste, car des personnes ayant vécu la guerre confirme même reconnaitre certains décors. C’est sans doute, même si je n’ai pas encore lu le livre original, une très belle adaptation pleine de réalisme et un film très touchant.

Date réelle : 9 Août 2010

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